Le Skoda Kamiq possède un sens de la famille mieux affirmé.
Après le Kodiaq (2016) et le Karoq (2017), voici venir le Kamiq — les trois K de Skoda pour séduire les familles en quête d’un SUV. A l’instar de ses deux grands frères, le petit dernier repose bien évidemment sur l’une des plateformes mécaniques du Groupe Volkswagen, en l’occurrence la petite "MQB-A0" qui sert de fondement à la Volkswagen Polo et à la Seat Ibiza, comme à leurs dérivés haut sur pattes Volkswagen T-Cross et Seat Arona. Vous auriez tort cependant d’en conclure que le Kamiq occupe strictement le même terrain que les T-Cross et Arona. Soucieux d’éviter les confrontations trop frontales, les dirigeants du Groupe Volkswagen ont assis le petit SUV tchèque sur un empattement (distance entre les roues avant et arrière sensiblement plus long, qui étire d’autant sa longueur hors tout. Résultat, avec 4,241 mètres d’un pare-chocs à l’autre, le Skoda Kamiq dépasse de 7 millimètres la Volkswagen T-Roc, grand frère du T-Cross... Vous suivez ?
Le Skoda Kamiq, lui, s'inscrit dans la catégorie des SUV citadins avec une approche technique du même genre. Il reprend une plateforme déjà employée par les Seat Arona et Volkswagen T-Cross, ses deux proches cousins du groupe qui représentent aussi ses concurrents directs (en plus des derniers Peugeot 2008 et Renault Captur, du Citroën C3 Aircross, du futur nouveau Nissan Juke, de l'Opel Crossland X, du Honda HR-V, du Kia Stonic, du Hyundai Kona ou du récent Ford Puma). Si l'on ajoute les modèles "citadins XXL" du groupe Volkswagen que sont le Volkswagen T-Roc et l'Audi Q2, nous arrivons déjà à cinq modèles du genre rien qu'au sein du mastodonte allemand de l'automobile mondiale. Et il pourrait bien en arriver encore d'autres dans les années à venir, puisque la clientèle semble plus que jamais demandeuse de ces SUV, quel que soit leur gabarit ou leur prix.
Alors, comment le Kamiq se différencie-t-il de ses cousins de chez Seat et Volkswagen ? En jouant les introvertis. Même si les communicants du constructeur tchèque semblent très fiers de sa face avant à LED qu'ils présentent volontiers comme "audacieuse", les proportions conservatrices du Kamiq en font l'un des modèles les plus consensuels en terme de design. Loin de l'agressivité du dernier Peugeot 2008, le Kamiq préfère afficher des lignes discrètes et ressemble à une berline compacte Scala à peine surélevée. Il reprend d'ailleurs l'essentiel des pièces de cette dernière, avec notamment la même planche de bord et un empattement identique.
A bord, il n'aura pas à rougir face à ses cousins ni aux autres concurrents du segment : non seulement la finition atteint un niveau plus que correct malgré la présence de plastiques durs, mais l'ambiance intérieure peut verser dans le hi-tech en passant par les options (et les finitions haut de gamme) : virtual cockpit, connectivité étendue, panoplie complète d'aides à la conduite...tout l'arsenal habituel du groupe Volkswagen se retrouve sur le Kamiq. Et surtout, il se montre particulièrement spacieux. Impossible de se trouver à l'étroit aux places arrière les plus généreuses du segment, alors que le coffre de 400 litres ne se fait battre que par le Honda HR-V (448 litres).
Une conduite indolore et efficace
Vous pourriez deviner le comportement dynamique du Kamiq rien qu'en l'observant : très confortable, ce gentil labrador n'amusera pas son conducteur mais se borne à offrir une efficacité rassurante en toutes circonstances. Légèrement moins mobile à la limite qu'un T-Roc ou un Arona pas spécialement joueurs, il accepte en tout cas de hausser sérieusement le rythme sur une route d'arrière-pays sans jamais se désunir grâce à un amortissement bien mis au point et un équilibre impossible à mettre à mal.
Et pas besoin d'opter pour une motorisation puissante afin d'obtenir des performances suffisantes : le petit 1,0 litres 3 cylindres de 115 ch associé à la boîte auto DSG fournit des accélérations convenables et un niveau d'agrément remarquable dans la vie de tous les jours. Même le 1,0 litres 95 ch d'entrée de gamme (imposant la boîte manuelle 5 vitesses) ne pose jamais de problème au moment de s'insérer sur l'autoroute. Il faut dire que ce faux SUV à peine rehaussé ne pèse qu'une petite vingtaine de kilos de plus par rapport à la compacte Skoda Scala.
Un prix moyen
Le Skoda Kamiq démarre à 19 870 € contre 16 500 € pour le Seat Arona et 19 820 € pour le Volkswagen T-Cross. Mais à équipement équivalent, il coûte environ 1000 € plus cher que l'Espagnol et 1000 € moins cher que l'Allemand. Des prix qui placent le Kamiq dans la moyenne basse de la catégorie, même si les communicants de la marque nous précisent que des offres de reprise alléchantes sont prévues en concession à l'achat du modèle. Rappelons tout de même que la Scala, berline compacte disposant d'un coffre encore plus grand, coûte environ 300€ de moins à équipement équivalent tout en consommant très légèrement moins et en profitant d'une conduite plus dynamique (grâce à son centre de gravité plus bas). Mais elle ne trouvera sans doute pas grâce aux yeux des obsédés de la position de conduite haute...